Canons étonnants et tonnant
Pour Peter Klaus de la Freie Universität Berlin
et May Livory de Barde la Lézarde,
« pastille », ou plutôt « j’ai lu le… » poétique*
Blogodo ! Voilà
que tonnent
Soudain les canons
étonnants
Des littératures
francophones
À Berlin, en docte
symposium
En grand painting, en
grande pompe.
« Ich weiß
nicht, was soll es bedeuten,
Daß ich so traurig
bin. »
J’ignore ce que
signifie
Cette tristesse
infinie.
Devrais-je être dans
mes petits souliers
Pour éviter de
débarquer
Là-bas avec mes gros
sabots
De petite marronne
insulaire ?
La Lorelei, du haut
de son rocher chantant,
au bord de son fleuve
enchantant
navigateurs et
romantiques,
la nixe envoûtante de
Heine
me met en garde,
ensorcelante.
Gare à ne pas faire
la bitako,
Quasimodo, grosso
modo
En ce cénacle
universitaire
Où, trompeuses,
sonnent et claironnent
Les trompettes de la
renommée,
Où se mettent en
perce ces mystères
D’iniquité.
Hors de question que
je détone
Ni que je détonne.
Woy papa’y !
Voilà que résonnent
Vieux canons et perspectives !…
Manman ! Voilà
qu’on raisonne :
Grands dieux !
Sont-elles mortes ou vives
Nos Belles-Lettres
francophones ?
Pour ma part je ne
m’en soucie guère.
Il est grand temps
que je marronne.
N’est-ce pas le Roi
des Aulnes
« Qui chevauche
si tard à travers la nuit et le vent ? »
Ni le Cheval Trois
Pattes des Antilles
ni soucougnan ni
zombi.
« Avant que vous
comptiez dix »,
ô Goethe, ô Rainer
Maria Rilke…
« Was mich nicht
umbringt, macht mich stärker, »
« Ce qui ne me tue
pas me rend plus fort »,
dans Le crépuscule des idoles
de Nietzsche…
Ni maîtres ni
métropoles
Ni Dette de sale fric
Pour l’Afrique
Ni règles ni normes
Ni Code Noir ou blanc
Mais marron
Ni lois pour
atteindre l’Idéal
Ni canons tonnant
Ne m’étonnent.
Suzanne Dracius
*Nota bene :
La « pastille » est une
prescription de May Livory, un médicament poétique qui finit et commence par le
même phonème à la rime ; moi, vu la forme oblongue de mon poème, j’ai
plutôt fait une « gélule » — une « j’ai lu le… »…
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